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LES 10 POINTS POUR RÉUSSIR SA MEULE

by Aryann Denis
LACTECH_Keven Veilleux_reduit-carré

KEVEN VEILLEUX, T.P.
Conseiller en production laitière
Lactech inc

Depuis quelques années, on voit de plus en plus de meules d’ensilage sur les fermes laitières. La hausse de popularité de ce système d’entreposage s’explique par deux principales raisons :

  • Son faible coût requis par tonne récoltée
  • Sa flexibilité de volume selon l’expansion et les besoins changeants de la ferme.

Pour ceux qui utilisaient historiquement les balles enrobées, l’augmentation du prix du plastique des 2 dernières années a également eu un bon impact sur le coût de production des fourrages et a poussé les producteurs à revoir leurs stratégies d’entreposage. Il y a toutefois des pièges à éviter pour ne pas avoir de pertes majeures.

Il y a déjà énormément de documentation sur le pourquoi et le comment de la conservation adéquate des fourrages. Il y a de la documentation sur les systèmes les plus connus (silo tour, silo horizontal (bunker, ag-bag, etc.). Toutes ces structures sont relativement faciles à gérer. Il est facile de calculer ses besoins et sa consommation journalière. Qu’en est-il pour la meule?

Voici les points à valider et les questions à se poser avant de commencer sa meule (et même de commander la toile) :

  1. Établir les besoins quotidiens pour respecter une bonne reprise. Un minimum de 6 pouces par jour est requis pour éviter l’échauffement et une qualité optimale d’ensilage.
  2. S’assurer d’avoir un endroit surélevé, bien drainé et propre pour éviter la contamination par l’eau lors des pluies et la terre lors du chantier. Une plateforme de béton est conseillée pour faciliter le chantier, la reprise et la diminution des pertes. Mettre une toile sous la meule si mise directement sur la terre.
  3. Il est primordial de bien évaluer et de délimiter la largeur maximale sur le terrain avec des repères visuels. Une fois commencé, il est difficile d’élargir sans que le tracteur glisse si les pentes sont abruptes. Il est plus facile de faire la meule plus longue que plus large dans ce cas.
  4. Avoir une pente maximale de 1 pour 4 (25 %) pour la sécurité lors de la compaction. Un tracteur avec des roues de train à l’arrière peut avoir plus de difficulté à monter sans patinage. La même pente est recommandée dans un bunker pour faciliter le remplissage.
  5. Viser une matière sèche entre 32 et 38 % pour assurer une bonne compaction.
  6. Prendre le temps de nettoyer les tracteurs et les équipements qui vont sur la meule avant de commencer le chantier. S’assurer qu’il n’y a pas de fuite d’huile ou d’autre fluide qui pourrait contaminer l’ensilage.
  7. Prévoir la bonne grandeur de toile en fonction de la largeur visée.
  8. Couvrir dès la fin du chantier pour éviter les pertes de matière sèche.
  9. Prévoir du sable ou de la terre pour fermer la toile de façon étanche tout autour et couvrir l’ensemble de la toile de flanc de pneu ou de tapis de caoutchouc.
  10. S’assurer d’avoir un plan de contrôle des rongeurs si nécessaire.

Impact sur la dimension de la toile d’une meule en « triangle » ou d’une meule en « trapèze »

Pour faciliter les calculs, imaginons un triangle parfaitement droit avec 25 % de pente et une largeur de 40 pieds. On se retrouve avec une meule de 10 pieds à la hauteur maximale, ce qui donne 22 pieds par côté. En résumé, 40 pieds de base représentent 44 pieds de largeur à couvrir et il faut prévoir assez de surplus de toile pour bien refermer (2 pieds par côté). De cette façon, il est sécuritaire de compacter tout au long du chantier et il est possible de couvrir l’intégralité de la toile de flanc de pneu comme recommandé pour les bunkers.

La meule de style trapèze est déconseillée à cause du pourcentage de perte plus élevé sur les côtés. Il est difficile de bien compacter les côtés et il est plus risqué de renverser le tracteur également. De plus, il est impossible de mettre des flancs de pneu sur les côtés et il n’est pas rare de voir de l’accumulation d’eau sur le dessus par manque de pente (trop plat ou trop creux vers le centre). Pour ce qui est de la toile, la même base de 40 pieds nécessite une toile de plus de 56 pieds de largeur. Il est primordial de bien planifier le chantier et l’inventaire de toile pour ne pas se faire prendre lorsque les rendements sont plus élevés que prévu.

Il peut arriver d’être tenté de faire une meule en trapèze par manque d’espace. Dans ce cas, les bunkers sont à prioriser pour avoir plus de tonnes par pied carré disponible. Tout comme la meule, la dimension du bunker doit respecter une vitesse d’avancement de 6 pouces par jour. 

Exemple de calcul de dimension d’une meule selon les besoins quotidiens

  1. Pour l’exemple, besoin de 1500 kg d’ensilage par jour.
  2. Densité minimum visée de 19,5 kg/pied cube telle que servie (43 lb/pi3)
  3. 1500 kg divisé par 19,5 kg/pi3 = 77 pi3
  4. Reprise prévue de 6 pouces par jour (0,5 pied)
  5. Diviser le volume par la reprise prévue  –> 77 pi3/jr/0,5pi/jr = 154 pieds carrés
  6. La hauteur moyenne est plus basse que la hauteur maximale de la meule en raison du dessus plus rond (voir image). Pour l’exemple, nous utiliserons une hauteur moyenne 5 pieds.
  7. Diviser la surface consommée en pied carré par la hauteur moyenne –> 154pi2/5pi =30,8 pieds de largeur

La largeur sera de 30,8 pieds avec une hauteur moyenne de 5 pieds pour respecter la reprise désirée. La haute maximale de meule sera de 7,7 pieds pour ne pas dépasser la pente de 25 %.

Pour avoir 1 an d’inventaire, la meule sera de 190 pieds de longueur. Les 2 extrémités de la meule sont comptées à 50 % de leur dimension, donc pour 10 pieds de montée avant façade pleine, il faut considérer 5 pieds ou 10 pieds pour les 2 côtés de volume plein. 

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