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ÉPATER SON COMPTABLE ET NON SON VOISIN

by Aryann Denis
LACTECH_Photo Auteur_David Lessard CARRÉ+RÉDUIT

DAVID LESSARD, T.P.
Conseiller en production laitière
Lactech inc

Stéphane et Mélanie sont des gens très vaillants et n’ont jamais eu peur de se lever tôt pour accomplir les tâches quotidiennes. Ils ont un autre trait en commun : ils sont prêts à tout pour avoir la meilleure rentabilité de leur entreprise.

Le 4 novembre 2016 fût un point tournant dans leur vie. Ils ont acheté 100 % des parts de l’entreprise Ferme Transit. Quelque temps après avoir fait l’achat, ils ont eu de bonnes discussions ensemble et ont convenu de travailler différemment pour changer la dynamique de l’entreprise. Leur but était de devenir une ferme parmi les 10 % les plus efficaces du Québec sur le pourcentage de dépenses. Pour cela, ils se devaient d’augmenter leurs revenus et par le fait même, le quota détenu afin d’amortir les dépenses sur plus de revenus.

À ce moment, l’entreprise détenait environ 60 kg de quota dont 45 vaches en lait avec 345 acres de terre. À partir de là, le premier objectif était d’augmenter la quantité de quota à 100 kg par jour et de faire les changements nécessaires à la vacherie et au troupeau afin d’augmenter la production par vache pour produire ce quota.

En 2017, ils ont fait 125 acres de drainage pour avoir une meilleure qualité d’ensilage de luzerne et de maïs, ainsi qu’un meilleur rendement. Selon leur estimation, le drainage a augmenté le rendement de 35 % dans le foin et de 15 % dans le maïs, tout en augmentant la qualité de beaucoup (plus d’énergie). En 2018, ils ont décidé de rallonger l’étable pour continuer à produire plus de quota. Une 1ère  phase a été de rallonger l’étable de 16 stalles et ils ont installé un mélangeur pour aider à diminuer la charge de travail manuel. En 2019, ils ont rénové leur 2e site qui sert à l’élevage des génisses. Ils ont mis les animaux sur bedpack avec plusieurs séparations selon les groupes d’âges. Leur but était de sortir les génisses du site principal pour faire de la place et y mettre des vaches en lactation.

En 2021, ils ont décidé de faire une nouvelle étable adjacente à l’étable principale qui aura pour but d’accueillir les vaches taries en stabulation libre et les taures gestantes. Ils ont décidé d’entreprendre le projet par eux-mêmes. Ils ont fait la construction de A à Z ! Tout le bois a été bûché et scié avec un moulin à scie portatif. Les planches de bois, la structure, les fondations, tout a été fait par eux. Cela leur a permis d’avoir un bâtiment qui a coûté 38 $ / pied carré, tout équipement compris. Ce bâtiment a été pensé pour être aménagé en étable à robot dans le futur et il peut être rallongé tout en gardant le même système d’écurage (raclette), de ventilation, de mangeoire, etc.

Dans cette même année, compte tenu du prix du maïs qui ne cessait d’augmenter, Stéphane et Mélanie ont décidé de faire des acquisitions de terres pour produire la totalité de maïs-grain et être autosuffisants. Jusqu’à présent, selon leur évaluation, leurs achats de terres leur permettent d’avoir un coût de production de leur maïs-grain entre 225$-250$/tonne, comparativement au prix du marché qui est beaucoup plus cher. Cela va dans le même sens que leur but premier : toujours augmenter la rentabilité et diminuer le pourcentage de dépenses. Cet investissement de terres pour produire leur maïs leur permet de baisser leurs coûts de production. Actuellement, le coût d’alimentation total, incluant les vaches taries, génisses et vaches en lait, est de 15,50$/HL.

Viser l'excellence... autrement!

Toujours dans l’objectif de rentabilité, ils ont des repères majeurs qui sont toujours leur priorité. Le pourcentage de dépenses est un des repères les plus importants pour eux. Depuis 2 ans, l’entreprise a eu des taux de charge entre 47 % et 49 %. Il y a aussi le pourcentage de salaire. Actuellement, il représente 6-7 % du chiffre d’affaires alors qu’au Québec, il se situe en général à 15 %. Un autre point majeur qui joue en faveur de la rentabilité de l’entreprise est la valeur totale du parc de machinerie. Actuellement, elle représente 350 000 $ pour une ferme qui détient 125 kg de quota. Compte tenu que l’achat de quota ne se fait pas très rapidement, ils ont décidé d’investir dans l’achat de terres. L’entreprise, avec les dernières acquisitions, détient tout près de 1 000 acres de terres. Avec cet excédent de terres, ils veulent avoir les terres nécessaires pour accueillir leur relève familiale et aussi produire du soya pour avoir un autre revenu. Ils surveillent aussi beaucoup l’efficacité du travail pour avoir une UTP/Hl plus élevée. Ils ont été longtemps à 2,5 UTP pour 8690 HL. Actuellement, ils se situent plus à 3,5 UTP puisque que leurs fils Hugo et Emmanuel viennent de commencer à temps plein sur la ferme. La vision de leur entreprise est que chaque unité achetée soit rentable individuellement.

L’entreprise produit en moyenne 1,4 kg de gras par vache. Leur philosophie est de produire le lait le plus rentable selon le nombre de place disponible pour les vaches en lactation, la valeur des intrants et la quantité de quota à produire. Leur but, selon la période, est de trouver le ‘’sweet spot’’ parmi tous ces facteurs. La ferme actuelle pourrait produire, sans faire de changement, une quantité de 150 kg de quota. Actuellement, avec leur 125 kg, ils n’ont pas besoin de pousser les vaches au niveau alimentaire pour faire leur quota. Cela leur permet de diminuer leurs coûts.

Leurs principaux guides pour leurs stratégies et décisions importantes sont les groupes-conseils, leur nutritionniste et leur directeur de compte. Leur vision c’est qu’à chaque fois qu’ils veulent faire un investissement, ils prennent le temps de tout bien compter et cet investissement soit rentable par lui-même.

Leur objectif dans le futur est de poursuivre leurs stratégies mises en place actuellement et d’augmenter encore la quantité de quota. Ils visent 150 kg avec les installations actuelles. Ensuite, ils veulent commencer la robotique de traite et convertir le dernier bâtiment de vaches taries/taures en étable à lait. Ils ont 2 autres garçons qui ne sont pas encore à temps plein sur la ferme. Stéphane et Mélanie sont ouverts à établir tous leurs enfants dans leur entreprise s’ils le désirent. L’objectif à long terme est d’acheter encore des terres et de monter le quota à 200 kg.

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