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FERME ANDRÉ RICHARD – UN MODÈLE DE RENTABILITÉ ET D’EFFICACITÉ

by Aryann Denis
LACTECH_Photo Auteur_David Lessard CARRÉ+RÉDUIT

DAVID LESSARD, T.P.
Conseiller en production laitière
Lactech inc

Un héritage bâti sur l'évolution et l'innovation

Fondée en 1930 par Josaphat Richard, la Ferme André Richard s’est développée au fil des générations en misant constamment sur l’évolution de ses pratiques. Dès 1945, une première étable est construite, toujours en service aujourd’hui, et les principales terres de la ferme sont alors défrichées. 

 

En 1969, André Richard reprend l’entreprise familiale et poursuit son expansion en acquérant les bâtiments et les champs voisins. Les années suivantes marquent des étapes structurantes : achat de terres pour le quota, intégration d’une sucrerie et modernisation graduelle des infrastructures. 

 

En 1982, la ferme a procédé à l’installation de son premier silo et à la construction d’une stabulation libre destinée aux taures, un choix motivé par une gestion plus simple du troupeau et une réduction de la charge de travail.

Une vision claire axée sur l'efficacité du travail et le bien-être animal

Au début des années 1990, Guillaume Richard se joint progressivement à l’entreprise après sa formation à l’ITA de Saint-Hyacinthe. Devenu actionnaire en 1996, il participe rapidement à des choix structurants, notamment l’adoption de la stabulation libre et la construction d’un salon de traite en 1997. À ce moment, la partie en stabulation libre des taures est devenue la salle de traite et les génisses ont été gardées attachées dans l’ancienne étable des vaches en lactation. En 2008, ils ont transféré les vaches taries/préparation en stabulation libre afin de les garder plus en forme et de moins changer leurs habitudes.

Ces décisions reposent sur une philosophie simple et assumée : améliorer l’efficacité du travail, réduire la dépendance à la main-d’œuvre et offrir davantage de confort aux animaux. Cette vision guidera l’ensemble des investissements futurs de la ferme.

La robotisation comme levier de performance

Face aux enjeux de main-d’œuvre et à la croissance du troupeau, la Ferme André Richard fait le choix stratégique de la robotisation dès 2014 avec l’installation de robots de traite De Laval. Ce virage technologique permet de maintenir l’efficacité opérationnelle tout en améliorant la qualité de gestion du troupeau. 

 

En 2015, ils ont acheté une terre voisine avec une érablière incluse. Ils ont doublé leur érablière et augmenté considérablement leurs superficies en culture. 

 

En 2019, Guillaume a racheté toutes les actions de ses parents et devient propriétaire unique. À cette période, les deux robots sont rendus à capacité maximale et l’augmentation de la production devient difficile. 

 

En 2020, la construction d’une nouvelle étable marque une autre étape clé. Le bâtiment est spécifiquement conçu pour maximiser le potentiel de la traite robotisée, offrir plus d’espace et de confort aux vaches et soutenir la croissance future de l’entreprise. À ce moment, Guillaume a gardé ses deux robots Classic. Le premier servait à faire l’entraînement des primipares afin de les préparer à la traite robotisée. Le deuxième a été installé avec les deux nouveaux robots VMS300 équipés du HN100. Son objectif était de baisser les coûts. Guillaume choisit alors une configuration lui offrant une flexibilité financière et opérationnelle, tout en optimisant ses coûts à long terme.

Des outils de gestion au service de la rentabilité

Guillaume mise fortement sur les outils technologiques pour améliorer la régie et gagner du temps. L’intégration du système HN100 lui permet d’optimiser la détection des chaleurs, la gestion des kystes et la reproduction en général. L’ajout d’un robot à ripe assure une constance dans la litière, tout en réduisant les interventions humaines et les perturbations dans les déplacements des vaches.

 

Plus récemment, l’ajout d’un troisième robot VMS300 et du système d’analyse du comportement (BA) vient compléter cette approche. L’objectif est clair : améliorer la précision du moment d’insémination, suivre l’activité et la rumination, et détecter rapidement les problèmes de santé comme la mammite aiguë.

Une approche orientée retour sur l'investissement

À la Ferme André Richard, la performance ne se mesure pas uniquement en production par vache, mais surtout en retour sur l’investissement. Guillaume privilégie une gestion qui permet aux vaches d’exprimer leur plein potentiel sans les pousser inutilement. 

 

Cette philosophie se reflète également dans les choix génétiques. En collaboration avec Genex depuis 2006, et de façon exclusive depuis 2015, la ferme mise sur des vaches plus durables et plus efficientes sur le plan alimentaire. Cette approche se traduit par une meilleure marge par kg de gras, grâce à des animaux qui consomment moins tout en maintenant une production comparable. 

Une rigueur exemplaire en alimentation et en gestion des coûts

La Ferme André Richard se distingue particulièrement par sa rentabilité par kg de gras produit. Depuis 2023, les coûts et les marges alimentaires sont suivis mensuellement en collaboration étroite avec son nutritionniste afin d’ajuster rapidement les stratégies. 

 

Pour Guillaume, la clé réside dans l’analyse constante : comparer les ingrédients, valider la rentabilité des additifs et remettre en question les choix en fonction des résultats obtenus. Cette rigueur permet d’orienter l’alimentation avec une vision globale des facteurs limitants et des défis ponctuels de l’entreprise. 

 

La disponibilité des places vaches et des inventaires de fourrage non limitatifs offre également une flexibilité supplémentaire, contribuant à réduire les coûts quotidiens et à maximiser la marge sur le quota produit. Tous ces facteurs ont amené l’enlignement alimentaire sur la marge par kg de gras. La stratégie actuelle n’est pas finale et est constamment révisée selon les conditions et les défis de la ferme.

Une entreprise performante et tournée vers l'avenir

L’efficacité de la main-d’œuvre est un autre pilier de la gestion de la ferme, avec seulement 4 UTP pour 210 kg de quota, tout en assurant l’entretien de 5 500 entailles à l’érablière. Les décisions en matière de machinerie sont également prises avec rigueur, en évaluant systématiquement l’impact sur l’endettement et la rentabilité. 

 

Pour l’avenir, Guillaume souhaite avant tout consolider ce qui est en place, exploiter pleinement le potentiel du bâtiment et du troupeau, et préparer le terrain pour la relève. L’objectif est clair : transmettre une entreprise solide, performante et financièrement saine. 

Pour ses 210 kg de quota, la Ferme André Richard obtient une marge alimentaire supérieure de 95 000 $ annuellement comparativement à la moyenne des clients chez Shurgain.