DREW DICKSON
Gestionnaire de produits
Kemin Industries
La vache laitière moderne est un remarquable modèle d’efficacité. Dans les troupeaux laitiers à haut rendement dont la production laitière annuelle moyenne dépasse 15 000 kg par vache, 75 % ou plus de l’énergie consommée est convertie en production de lait et en d’autres fonctions qui vont au-delà de l’entretien. Ces niveaux de production nécessitent un contrôle du métabolisme et une interaction entre les systèmes physiologiques clés afin de supporter simultanément une capacité de production élevée, la santé et la capacité de reproduction.¹
LA PÉRIODE DE TRANSITION EST CRITIQUE
La période la plus critique du cycle de lactation chez les vaches laitières est la période de transition, car elle représente la période de changements quotidiens les plus spectaculaires et les plus dynamiques en matière de besoin de nutriments et de répartition entre diverses fonctions physiologiques. Les vaches laitières doivent s’adapter à des exigences nutritionnelles croissantes pour soutenir la production laitière par le biais de mécanismes de contrôle homéorhétique. En outre, elles sont soumises à un stress physique aigu au moment du vêlage et au défi associé à un bilan énergétique négatif dû à l’apparition soudaine de la lactation.
La période de transition coïncide également avec la suppression de la fonction immunitaire, laissant les vaches plus exposées aux maladies infectieuses telles que la mammite et la métrite. À titre d’exemple, la diminution de la fonction des neutrophiles au cours de la période entourant le vêlage a été associée à des troubles tels que la rétention du placenta, la métrite et la mammite. Une excellente gestion nutritionnelle des vaches laitières, en particulier pendant la période de transition de la fin de la gestation au début de la lactation, est essentielle pour répondre à la demande globale de rendement en lait tout en maintenant la capacité de reproduction et la santé.
LA SUPPLÉMENTATION EN CHROME AMÉLIORE LA SENSIBILITÉ À L'INSULINE
Le chrome, un oligo-élément essentiel, possède la capacité unique de se lier aux récepteurs de l’insuline et de permettre au glucose d’entrer dans les cellules. Chez les bovins, la supplémentation en chrome augmente la sensibilité à l’insuline, améliore les réponses immunitaires et réduit les niveaux de cortisol. Des études universitaires sur le chrome ont également démontré qu’il permet une réduction de la métrite subclinique, une réduction du nombre de jours avant la première insémination, une amélioration des taux de conception et une augmentation du taux de gestation.
LES AVANTAGES DU CHROME DURANT LA PÉRIODE DE TRANSITION ET AU DÉBUT DE LA LACTATION
Comme décrit précédemment, le chrome améliore de nombreux indices de la fonction immunitaire et du métabolisme. Plus récemment, des études ont été menées à grande échelle afin de déterminer les effets de différentes formes de chrome sur les performances en matière de lactation, le métabolisme et la fonction de reproduction. Les résultats de six de ces expériences sont résumés dans le Tableau 1. Parmi ces dernières, cinq ont démontré une augmentation de la production laitière pendant la période post-partum, cinq ont indiqué une augmentation ou une tendance à l’augmentation de la consommation de matière sèche, et quatre études sur six ont indiqué une diminution ou une tendance à la baisse des concentrations d’acides gras non estérifiés (AGNE) en circulation, en particulier pendant la période pré-partum.
Tableau 1. Résumé des réponses à la supplémentation en Cr pendant la période de transition et le début de la lactation
Bien que les résultats en matière de reproduction n’aient généralement pas été mesurés dans le cadre de ces études, celles-ci ont montré une tendance vers un pourcentage plus élevé (50 % contre 39,2 %) de vaches gestantes au cours des 28 premiers jours, et les chercheurs ont signalé une diminution du nombre de jours avant la première ovulation chez les vaches recevant du chrome.
Dans une étude récente, les vaches nourries au chrome pendant les périodes pré-partum et post-partum présentaient une diminution des AGNE et une incidence réduite de l’endométrite cytologique diagnostiquée, comme abordé précédemment, supportant les effets potentiels du chrome sur la fonction de reproduction.
Des études universitaires sur le chrome ont également démontré qu’il permet une réduction de la métrite subclinique, une réduction du nombre de jours avant la première insémination, une amélioration des taux de conception et une augmentation du taux de gestation.
EFFET DE LA SUPPLÉMENTATION EN CHROME SUR LES AGNE DANS LES RATIONS DE TRANSITION DES VACHES LAITIÈRES
Aider un animal sensible à l’insuline peut avoir une incidence positive sur plusieurs variables importantes pour les producteurs laitiers telles que la production de lait, la réduction de la concentration en acides gras non estérifiés et la reproduction. Comme indiqué dans le Tableau 1, la supplémentation en chrome augmente la production de lait dans la majorité des cas. Plusieurs de ces études ont également permis d’observer une diminution du nombre d’AGNE pouvant avoir un effet bénéfique global sur la santé en transition. Comme indiqué ci-dessous, la Figure 1 représente les AGNE dans le sang des vaches en transition nourries au chrome par rapport aux animaux témoins. On peut observer que les vaches représentées dans ces études ne présentent pas un bilan énergétique négatif aussi sévère que les animaux témoins. Ainsi, les vaches nourries au chrome sont moins susceptibles de souffrir de maladies en début de lactation, dont l’acétonémie subclinique.
Figure 1. Effet de la supplémentation en Cr dans les rations de transition des vaches laitières sur la réponse des AGNE dans le sang, en pourcentage du contrôle
Les oligo-éléments jouent un rôle essentiel dans les aspects du métabolisme énergétique, de la fonction immunitaire et du métabolisme oxydatif des vaches laitières, en particulier pendant la période de transition. Les recherches ont montré que la supplémentation en chrome pouvait augmenter le rendement en lait, améliorer le métabolisme et potentiellement améliorer la reproduction en jouant un rôle dans la diminution de l’endométrite cytologique.
En bref, les oligo-éléments jouent un rôle essentiel dans la fonction immunitaire et le métabolisme cellulaire chez les bovins laitiers. Le chrome peut par ailleurs avoir des effets bénéfiques aux vaches en transition ou en début de lactation.
¹ Les références ont été omises, mais sont disponibles sur demande.