Le présent article est repris avec la permission de l’auteur et de FAC.
RICHARD KAMCHEN
Rédacteur agricole indépendant
Winnipeg, Manitoba
L’agriculture est une industrie qui requiert énormément de capitaux ; c’est pourquoi elle risque de subir des chocs chaque fois que les taux d’intérêt augmentent.
Les marchés s’attendent à ce que la Banque du Canada augmente son taux d’intérêt directeur en 2022, mais
les agriculteurs peuvent agir dès maintenant pour se protéger.
Des taux d’intérêt plus élevés peuvent faire grimper les coûts d’emprunt et de production des agriculteurs, décourager les investissements et éventuellement faire baisser la valeur des terres agricoles. Les marchés s’attendent à ce que la Banque du Canada augmente son taux d’intérêt directeur en 2022, mais les agriculteurs peuvent agir dès maintenant pour se protéger. prêteurs et renforcez vos relations.
« Le fait de bien s’entendre quand tout va bien peut grandement nous faciliter la tâche quand les temps sont difficiles », affirme Sharon Ardron, spécialiste en gestion agricole au ministère de l’Agriculture et du Développement des ressources du Manitoba.
Il est également plus facile de prendre des mesures préventives lorsqu’il reste du temps, plutôt que de réagir après coup.
LES PRÊTS
Mme Ardron précise que l’une des mesures les plus importantes à prendre maintenant est de parler des options possibles, comme la conversion des prêts à taux variable en prêts à taux fixe.
Meaghan Bell, de StoneX, est du même avis. Courtière de change principale et associée en gestion du risque, elle affirme qu’il est raisonnable pour les agriculteurs préoccupés par la hausse des taux d’envisager le transfert de certains prêts d’exploitation à taux variable à des prêts à taux fixe de trois ou cinq ans.
« Habituellement, leur taux est plus élevé que les taux variables en vigueur, mais il est fixe », ajoute Mme Bell.
Les agriculteurs voudront peut-être envisager de diviser un prêt élevé en deux prêts plus petits, l’un à taux variable et l’autre à taux fixe. Cette stratégie offre une certaine protection contre les hausses des taux d’intérêt, tout en permettant de profiter des faibles taux en vigueur.
Une autre stratégie consiste à rechercher des taux d’intérêt plus bas pour les marges de crédit d’exploitation. Un changement au niveau de la garantie, comme le fait d’ajouter une terre en garantie s’il s’agit d’une marge sans garantie, pourrait être une façon de réduire les taux d’intérêt, suggère Mme Bell.
LA PLANIFICATION
C’est aussi le moment d’élaborer un plan pour savoir si vous pourriez vous acquitter de vos obligations financières dans différents scénarios, poursuit Mme Ardron.
Les scénarios pourraient entre autres comprendre des hausses de taux d’intérêt de 0,5 %, 1 % ou 5 %, soit du meilleur au pire.
Déterminez également le coût de production de votre exploitation afin d’avoir une meilleure idée des mesures qu’il vous faudrait prendre pour contrebalancer les coûts si les taux d’intérêt augmentaient.
VALEUR DES TERRES AGRICOLES
Les taux d’intérêt pourraient aussi avoir des répercussions sur la valeur de vos terres.
À première vue, des taux d’intérêt plus élevés rendraient vos terres moins abordables, ce qui découragerait les acheteurs et finirait par exercer une pression à la baisse sur les prix.
Toutefois, les pressions inflationnistes, qui sont le principal catalyseur des hausses de taux d’intérêt, poussent les investisseurs à déplacer leur argent vers des biens durables comme ceux du secteur immobilier, explique Mme Bell.
« Traditionnellement, cela inclut les terres agricoles », ajoute-t-elle.
Déterminez d’avance si vous pourriez envisager de vendre ou d’acheter des terres, et combien, afin d’être prêt à prendre des décisions si l’occasion se présente.
EN CONCLUSION
Les marchés financiers s’attendent à ce que la Banque du Canada augmente son taux d’intérêt directeur en 2022; toutefois, les agriculteurs peuvent agir dès maintenant pour se protéger. Renforcez les relations avec vos prêteurs, discutez de vos options de prêts, et déterminez quelles sont vos obligations financières.