Accueil » FERME NEW JERSEY : UN OBJECTIF AMBITIEUX mais réalisable

FERME NEW JERSEY : UN OBJECTIF AMBITIEUX mais réalisable

by Mégan Marchand
2 min.
LACTECH_Auteur_Martin Bard_nb-carré

MARTIN BARD, agr.
Conseiller en production laitière
Lactech inc

Laurie Jacobs et Mathieu Jalbert, de la Ferme New Jersey, sont les heureux récipiendaires de la grande bourse à la relève Lactech grâce à leur candidature dans la catégorie Projet d’amélioration.

L’entreprise n’a démarré qu’en 2017 ! Ténacité et audace pourraient décrire en deux mots le couple d’actionnaires de la ferme. La jeune entreprise est issue du transfert non apparenté d’une ferme de Saint-Basile-de-Portneuf.

Les propriétaires sont tous deux issus de familles de producteurs laitiers. Mathieu est titulaire d’un DEP en production laitière et possède une vaste expérience sur le terrain. Il a participé à de nombreuses expositions agricoles à travers le monde : Canada, États-Unis, Mexique, Colombie, Brésil, Suisse, Italie. Ses années de globe-trotter lui ont permis de découvrir différentes façons de faire. Mathieu est maintenant sur la ferme à temps plein. Pour sa part, Laurie est diplômée de l’Université Laval en agroéconomie et est depuis à l’emploi de Lely en soutien à la gestion de la ferme (FMS – farm management support). Les jeunes copropriétaires sont parents de Lianne et Adèle, qui ont respectivement trois ans et demi et deux ans… et bébé numéro trois est prévu pour janvier prochain !

Au moment de l’acquisition, Laurie et Mathieu possédaient un quota de 23 kg de matière grasse (MG) ainsi qu’un troupeau Jersey. En vue de pouvoir détenir un bon pouvoir d’achat de quota, l’achat du fonds de terre et des bâtiments a été planifié pour le moment où la ferme atteindrait la barrière des 50 kg de quota. La stratégie financière de l’achat de l’entreprise s’est effectuée en deux phases. La première étant l’achat du quota, du troupeau, de la machinerie et des équipements de ferme. La deuxième phase consistait, quant à elle, en l’achat du fond de terre. Dans un premier temps, c’est la Ferme Jacobs qui en a fait l’acquisition afin de permettre à l’entreprise en démarrage d’acquérir suffisamment de quota et ainsi augmenter sa capacité financière.

La production à l’époque était de 19 L par vache par jour, avoisinant le kilogramme de matière grasse par vache. Les terres et bâtiments étaient en location et un imposant ménage dans le parc de machinerie a fait en sorte d’apporter des liquidités. La première année a été parsemée de défis : se mettre à l’aise avec les installations, améliorer la production et augmenter l’efficacité de la ferme, tout cela avec des fourrages très variables.

Dès leurs débuts en tant qu’entrepreneurs, ceux ci avaient pour forces de cibler des objectifs précis à atteindre dans un temps spécifique et d’avoir l’ouverture d’esprit de prendre les moyens pour y arriver. À titre d’exemple, réaliser l’objectif d’augmenter la production de lait sans changer le troupeau ou les fourrages n’était pas une mince affaire. Pour y parvenir, le duo a opté pour l’ajout d’une troisième traite. Un an plus tard, la production était de 23 L par vache, soit de près de 1,3 kg de MG par vache. Évidemment, plusieurs autres aspects ont été améliorés dont le confort et une régie plus serrée. L’un des facteurs qui étaient contraignants était celui des 41 stalles. En 2019, l’obtention d’un appui à l’investissement du gouvernement fédéral a permis d’accélérer la progression de la ferme. Par la suite, il y a eu achat du fonds de terre de 245 acres dont 161 en culture et le passage à la traite robotisée. L’intérieur de la bâtisse originale de 46 pi sur 110 pi a été le lieu d’un réaménagement spectaculaire; seuls la laiterie et les murs extérieurs n’ont pas été changés. Le couple a dû passer bien des heures à réfléchir pour trouver comment aménager l’intérieur tout en offrant un logement de qualité à son troupeau. L’option de 3 rangées avec des logettes de sable a été retenue. Pour les amateurs de chiffres, on y compte 5 pi de mangeoire, 11 pi de la raclette à la mangeoire, 13,6 pi de logettes face à face, 7,6 pi de raclette et 8 pi de logettes face au mur. Du même coup, on a procédé au réaménagement de l’entrepôt à foin pour les sujets de remplacement et les vaches taries, tandis que le garage à machinerie est devenu l’entrepôt à foin.

La ferme possède aujourd’hui 52 kg de MG en plus du 5 kg à la relève, 266 acres dont 182 acres en culture ainsi que 25 acres en location. Plus de 56 acres sont destinées à l’ensilage de maïs. La production est de 27 L au bassin, soit de 1,45 kg de MG par vache par jour.

Les jeunes entrepreneurs se sentent bien entouré. Ils favorisent la communication et le travail d’équipe avec leurs intervenants en passant du conseiller financier, à la conseillère en gestion, au nutritionniste et au vétérinaire. Les rencontres multidisciplinaires furent un succès au démarrage de l’entreprise et demeurent une priorité pour la continuité. Il est primordial que tous les intervenants de la ferme soient au courant des défis et objectifs de l’entreprise.

Malgré son jeune âge, la Ferme New Jersey a ouvert ses portes aux gens du Club Jersey Chaudière-Appalaches en janvier et au printemps derniers et elle devait accueillir les participants au congrès Jersey Canada qui a dû être annulé en raison de la COVID-19. Elle a également organisé en partenariat avec la Ferme Du Sillon une « Révolution Jersey Tag sale » en ligne qui a été couronnée de succès.

La construction d’une nouvelle structure d’entreposage à fumier est par ailleurs prévue dans un futur rapproché. Mais l’objectif principal est de favoriser la croissance équilibrée des divers secteurs d’activité de la ferme, et ce, sans générer de travail supplémentaire. On vise dans l’étable à améliorer la génétique des vaches en sélectionnant les sujets les plus performants en matière tant de production que de caractères de santé. On souhaite uniformiser les champs afin de produire des fourrages homogènes de qualité. Du côté financier, on veut maintenir le cap sur la réduction des coûts de production et des dépenses. À moyen et longs termes, les actionnaires de la Ferme New Jersey veulent produire 80 kg de quota dans la ferme actuelle. Une option de transformation de la ferme ’offre également à eux puisque les bâtiments achetés comportaient auparavant une fromagerie.

Laurie et Mathieu, Lactech et Agri- Marché sont très fières de pouvoir être impliquées dans l’évolution de votre entreprise !

Abonnez-vous à notre infolettre!

© Agri-Marché | Tous droits réservés.

Une conception de Imago Communication