RENÉ CIMON, agr.
Directeur de territoire
Semican
MARIE-ÈVE HÉBERT, T.P.
Conseillère ventes végétales
Agri-Marché inc.
On ne le répétera jamais assez : les années se suivent mais ne se ressemblent pas. L’an dernier, tout semblait aller comme sur des roulettes au printemps. La suite nous a démontré que mère Nature a encore un effet non négligeable sur les rendements. Le semis étant l’étape la plus déterminante pour le succès des récoltes, nous savons tous qu’il fait partie, en référence au hockey, du trio à mettre en avantage numérique ! Sans faire une énumération exhaustive, le choix du champ et de la semence, la fertilisation ainsi que le contrôle de la compétition et des maladies sont des aspects qui auront aussi une incidence sur le rendement et la qualité des récoltes. Malgré tous les efforts déployés au printemps, un atout favorisant le plein potentiel des champs est souvent négligé et parfois même oublié : la santé du sol.
« C’est quoi ça ? », me direz- vous, « Je ne pensais pas que ça pouvait attraper la COVID, le sol ?! » Bien sûr, on rigole ici. Mais même s’il n’a pas la même sensibilité que nous, le sol peut être en santé ou non. Il s’agit d’ailleurs du principal actif des producteurs agricoles, d’où l’importance de se soucier de sa santé.
Un sol sain saura démontrer son potentiel et les cultures qui y pousseront pourront même être plus démonstratives que celles d’un sol riche mais pas en santé. D’ailleurs, le meilleur indicateur de la santé du sol, c’est ce qui pousse dessus. Les petites fraises des champs nous démontrent que le pH est à travailler, la prêle des champs nous remercie d’avoir négligé le drainage, tandis que les chénopodes sont plutôt signe de bonne fertilité du sol. L’état des plantes qui poussent reflète lui aussi ce qui se passe en dessous. Plus le sol est sain, plus la disponibilité des éléments nutritifs et la biodiversité augmenteront. Et plus les plantes seront en mesure d’exprimer leur plein potentiel puisqu’elles seront mieux alimentées.
Comme vous l’aurez compris, il n’est pas suffisant d’apporter à une plante tous les éléments nutritifs nécessaires à sa croissance; encore faut-il qu’elle soit en mesure de les assimiler. Le milieu où se développe le système racinaire fait foi de tout. Bref, la majeure partie du rendement est tributaire des racines. Ainsi, tout ce qu’on peut faire pour aider ces dernières à transporter les nutriments sera bénéfique aux plantes cultivées, et donc aux rendements.
Un outil relativement nouveau est utilisé pour travailler conjointement avec les racines des cultures : les mycorhizes. Ce sont des champignons microscopiques qui s’associent avec le système racinaire des cultures. Cette association fait en sorte que plus de nutriments sont absorbés par la plante. Grâce aux mycorhizes, la plante absorbe mieux les éléments nutritifs comme le phosphore et tolère davantage les stress environnementaux dont la sécheresse.
Votre sol contient certainement déjà de ces microchampignons. Mais sont-ils de la bonne souche et en quantité suffisante ? Premier Tech, une entreprise québécoise, offre avec la gamme AGTIV des produits en mesure de coloniser plus de 80 % des plantes cultivées. La souche développée par Premier Tech a fait l’objet de plusieurs études et démontré un retour sur investissement dans une multitude de cultures. En fait, avec les produits qui sont actuellement commercialisés, les seules cultures ne bénéficiant pas de la symbiose champignons/racines sont les crucifères.
Qu’il s’agisse de graminées, de légumineuses ou de solanacées, la synergie champignons/racines vient augmenter les rendements moyens de 8 à 12 % comparativement aux mêmes cultures sans mycorhizes ajoutées. Les plantes qui bénéficient le plus largement de l’association sont les cultures fourragères où nous observons des augmentations de rendements allant jusqu’à 16 % sur deux ans. Celles-ci en bénéficient aussi plus longtemps puisque l’association se fait sur une plus longue durée. L’augmentation du rendement est attribuable à une meilleure absorption des éléments nutritifs ainsi qu’à une meilleure survie des prairies à l’hiver.
L’image suivante présente ce que cela peut représenter pour une prairie lors de la deuxième année.
Les mycorhizes peuvent également être bénéfiques dans l’association tripartite champignons/rhizobium/racines. Le rhizobium, qui sert à fixer l’azote de l’air chez les légumineuses comme le soya, travaille conjointement avec les mycorhizes pour nourrir la plante et lui permettre d’exprimer son plein potentiel en matière de rendement. L’utilisation de ces produits est toute simple. Souvent, ils n’ont qu’à être mélangés à votre semence ou appliqués en
liquide au semis. Pour un investissement de quelques dollars par acre, vous pourriez retirer près du triple des bénéfices. N’hésitez pas à en parler à votre représentant local; cela pourrait faire toute la différence chez vous !