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ET SI VOTRE VOISIN FAISAIT PARTIE DE LA SOLUTION?

by Mégan Marchand
3 min.
LACTECH_Marianne Landry_reduit

MARIANNE LANDRY, agr.
Conseillère en production laitière
Lactech inc.

Dans le contexte actuel, chaque entreprise est en mode solution en vue d’améliorer son efficacité. Je vous présente une solution qui a été privilégiée par deux producteurs laitiers de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Alain Pelletier et Denis Hudon. Ceux-ci ont décidé de travailler entre voisins, ce qui agrémente leur quotidien et leur permet de tirer leur épingle du jeu !

L’objectif premier des producteurs est de faire les travaux eux-mêmes sans avoir recours au forfait en mettant leur machinerie et leur main-d’œuvre en commun. Ils comblent ainsi un manque de main-d’œuvre qui survient principalement lors de la saison des travaux aux champs. Ils partagent également les coûts de plus en plus élevés reliés à l’achat de la machinerie : « On met le bon tracteur à la bonne place ! », m’ont-ils dit. Alain possède des boîtes d’ensilage tandis que Denis possède et opère la fourragère. Chacun a son souffleur à ensilage. Ils fauchent ensemble, chacun avec sa propre faucheuse. Chacun s’assure de commencer sa journée sur sa ferme respective avec un réservoir de carburant bien rempli et on fait le plein à nouveau lorsque le travail est terminé, à la ferme où les travaux ont été effectués. Pour semer le maïs, un planteur est utilisé en copropriété. Quant au chantier des grosses balles carrées, Alain possède la presse et l’opère. Denis détient l’enrobeuse et enrobe les balles. L’usure des pièces et les entretiens se paient à deux et chacun fait son propre entretien de base.

DE NOMBREUX AVANTAGES

Cette façon de procéder présente plusieurs avantages selon les producteurs : « On n’attend après personne, on fait nos travaux quand on est prêts ! On peut donc produire des fourrages de meilleure qualité. Il n’y a pas un forfaitaire qui peut être flexible comme ça ! À deux, on peut mieux s’équiper et ainsi avoir un chantier plus performant. Plus on utilise une machinerie, plus on la rentabilise rapidement. » En contrepartie, ont-ils mentionné, ils usent cependant la machinerie plus rapidement. Les producteurs se disent très heureux de leur choix : « On aime ça faire notre ouvrage nous-mêmes ! On commence le jour et on termine le soir. Un forfaitaire n’arrête pas le temps de faire la traite. Nous avons plus de monde pour opérer et il est plus facile de se remplacer pour les repas et pour faire les trains. » Il leur arrive par ailleurs de regrouper des achats pour avoir droit à des escomptes. Les décisions relatives aux achats à prévoir pour renouveler le parc de machinerie se prennent ensemble, tout comme celles liées à la planification des chantiers. Rencontrés à la fin de janvier dernier, les deux producteurs me disaient avoir hâte de recommencer les travaux.

LES DÉFIS

Pour en arriver à un bon partenariat entre voisins, il faut avoir la capacité de faire des compromis, un peu comme dans un couple ! Il faut selon Alain et Denis que ce soit gagnant-gagnant : « Ça prend un premier… mais ce n’est pas toujours le même ! Il n’y a pas de compétition entre nous, chacun a à cœur la réussite de l’autre ! »

DES CONDITIONS GAGNANTES

Selon les producteurs, ils peuvent compter sur plusieurs conditions gagnantes. D’une part, leurs entreprises sont directement voisines; bien que ce ne soit pas obligatoire, cela facilite les choses et rend l’expérience plus agréable. Les deux producteurs partagent également la même vision des priorités. Ils aiment travailler avec leur troupeau mais adorent aussi les champs. Les deux entreprises sont de taille similaire. Alain et Denis sont de plus des amis depuis longtemps. D’ailleurs, un aspect intéressant à mentionner : globalement, ils ont du « gros fun » ! Le plaisir est palpable, le rire est contagieux et les taquineries bien présentes. En somme, grâce à leur collaboration, Alain et Denis échangent leurs expériences et partagent leurs forces : « C’est comme avoir 90 vaches, mais sur 2 sites. Tu te sens moins seul; si t’as besoin d’un conseil, tu sais que tu peux compter sur ton voisin. Il y a moins de découragement ! » Les deux producteurs reconnaissent que leur choix n’est peut-être pas possible pour toutes les fermes, mais croient que ce modèle est bénéfique pour leurs entreprises respectives. Selon eux, davantage de producteurs devraient s’entraider !

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