ANDRÉ TURCOTTE
Représentant agricole
JNB L’Outilleur Agricole
Mes collègues ne se surprennent plus de m’entendre répéter « Il faut lire le manuel ! » En effet, un peu de temps investi à bien suivre les recommandations des fabricants peut nous faire économiser temps et argent en plus de nous permettre de gagner en efficacité. Pensons au nombre d’équipements dont il faut faire l’installation et ensuite l’entretien dans une entreprise agricole. Multiplions ce nombre par quelques heures de temps potentiellement perdu annuellement à réparer chacun d’entre eux, et on a tôt fait de se convaincre qu’une installation et une utilisation adéquates des équipements sont importantes.
Chez JNB, nous sommes heureux de fournir aux producteurs les pièces d’usure normales et le matériel d’entretien régulier pour divers équipements. Mais malheureusement pour les clients concernés, nous voyons trop souvent des réparations à faire sur des appareils à la suite de bris qui auraient pu être évités. Parfois, c’est l’appareil qui ne convient pas à la tâche mais souvent, c’est l’installation ou l’entretien qui ne sont pas adéquats. La réparation de différents appareils pour l’injection dans l’eau nous occupe passablement; c’est pourquoi je m’attarderai à cet aspect dans cette chronique.
LE MÉDICAMENTEUR
Très connu, il est tellement facile d’utilisation qu’il semble pouvoir fonctionner tout seul sans fin et sans intervention… Voilà l’erreur. Le manuel mentionne qu’il aura besoin d’un nettoyage à intervalles réguliers pour éviter l’accumulation de dépôts qui pourraient le rendre inefficace sans qu’on le sache et même l’endommager jusqu’à nécessiter une réparation. Il est aussi important de savoir qu’une capacité maximale (11 gal/min ou autre) ne veut pas dire que l’appareil peut supporter ce régime sur une longue période ou en permanence. Pour un grand débit, on optera pour un appareil plus gros ou mieux, pour une pompe péristaltique. L’efficacité des médicamenteurs est également tributaire du déplacement rectiligne du fluide en amont et en aval (je traiterai de cet aspect plus loin); l’installation requiert donc une certaine attention.
LA FILTRATION
Dans certains cas, une simple filtration directement à l’entrée d’eau du bâtiment pourra protéger le compteur d’eau et les médicamenteurs contre les dépôts de saleté qui pourraient affecter leur efficacité et même les endommager à moyen terme.
LA POMPE D’INJECTION
Pour qui veut économiser du temps en matière d’entretien, la pompe péristaltique est la solution idéale. Mais elle fonctionne avec un petit moteur électrique qu’on voudra protéger des gouttes et des fuites d’eau. On ne l’installera donc pas sous les injecteurs, les raccords ou les filtres mais plutôt au dessus des autres composantes. Le tube de pompage, bien qu’étant une petite merveille technologique, n’est pas éternel. En fonction de l’intensité de son utilisation, on devra le remplacer tous les six ou douze mois même s’il n’est pas percé. Car avant de percer, il aura cessé d’être efficace depuis plusieurs semaines. Et s’il perce, il faut se souvenir de ce qu’il pompe (chlore ou acide concentrés); on ne voudrait pas endommager l’arbre de pompe ou la transmission avec des liquides corrosifs. Certains modèles nécessitent qu’on aligne le tube sur les rouleaux pour éviter l’usure prématurée et assurer un pompage efficace. Il est important de suivre le mode d’emploi au moment de remplacer le tube.
LE COMPTEUR D’EAU
Il s’agit habituellement d’un appareil très durable et fiable. Mais il est impératif de respecter son orientation, principalement dans le cas du modèle horizontal. J’ai traité de ceci dans une capsule vidéo disponible sur notre site Internet : https://jnboutilleur.com/trucs-de-loutilleur/.
DÉPLACEMENT RECTILIGNE DU FLUIDE
Quand on parle de porter une attention particulière à l’installation pour gagner en efficacité, ça prend tout son sens avec ce phénomène. Tous les appareils servant à mesurer le débit d’un liquide ou se servant du débit comme moteur de fonctionnement pourront être affectés par la turbulence de ce liquide à l’entrée comme à la sortie de l’appareil. Dans une ligne d’eau, ce qui crée de la turbulence, c’est un accroissement ou une réduction abrupts du diamètre interne, un robinet à siège, un coude, un té ou même un rayon de courbure très court dans un boyau. Pour une meilleure précision de la lecture, le liquide devrait se déplacer de façon rectiligne, sans source de turbulence, sur une distance équivalant à dix à douze fois le diamètre du tuyau en amont de l’appareil, et cinq à six fois le diamètre en aval (voir Figure 1). Ceci permettra au liquide de se stabiliser et de se déplacer en ligne droite au moment d’entrer dans l’appareil, et à la turbulence sortante de ne pas être affectée par une autre source de turbulence en aval.
Prendre le temps de lire un manuel rapporte gros… Bonne lecture !
