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Le sol : UN ÉCOSYSTÈME

by Josianne Bouchard
3 min.
Luc brodeur

LUC BRODEUR
Conseiller aux ventes végétales
Agri-Marché Inc

Les changements climatiques provoquant des phénomènes comme des sécheresses, de l’érosion ou des pluies torrentielles imposent de plus en plus de contraintes en agriculture. Qu’on le veuille ou non, un changement s’impose dans nos pratiques culturales et quoi de mieux que s’inspirer de la nature ? Elle nous fait bénéficier de recherches qui reposent sur plusieurs milliards d’années et elle a compris l’importance de l’équilibre des écosystèmes pour que tout fonctionne. Lucien Séguy (France), qui a parcouru le monde à la recherche de solutions, l’a bien compris et en a influencé d’autres comme Konrad Schreiber (France) et Ray Archuleta (États-Unis). Ils en font aujourd’hui la promotion. Le sol, l’ingénierie des plantes et le pouvoir de la biologie forment une force inestimable. Il faut les comprendre et créer une nouvelle image de l’agriculture de demain.

L’agriculture prend un nouveau virage grâce à Lucien Séguy, qui a inspiré plusieurs gens dans le monde agricole. Un
nouveau système est basé sur des principes écosystémiques que la nature a forgés depuis plusieurs milliards d’années. Cette dernière fait tout avec rien. Imaginez que toute la vie sur la planète provient de 0,04 % de carbone dans l’air ! Des plantes se nourrissent de gaz carbonique et fabriquent avec l’énergie du soleil des sucres qui à leur tour nourriront des herbivores qui vont nourrir des carnivores. Les résidus des plantes non utilisés et les urines et fumiers des animaux seront recyclés par les microorganismes du sol (champignons, vers de terre, insectes, bactéries, nématodes et bien plus). La nature a créé une boucle parfaite où tout est recyclé !

Mais l’humain a bouleversé cet équilibre de l’écosystème. L’agriculture valorise bien les fumiers et réussit à faire pousser des plantes à l’aide de fertilisants et pesticides, mais on voit des plantes fragiles aux maladies, aux insectes et aux carences en minéraux. Pourquoi ? On a oublié de gérer l’écosystème des sols pour compléter la boucle. Malgré le fait qu’on améliore sans cesse la génétique des plantes, les rendements restent stables, voire même diminuent. Les sols sont compactés, ils subissent de l’érosion par la pluie, le vent et la perte de matière organique, l’eau s’infiltre mal… Bref, ils se meurent.

Revenons à cette nature qui fait tout avec rien et prenons le temps de nous en inspirer :

 

  • Le sol n’est jamais travaillé.
  • Le sol est toujours couvert.
  • Le sol a une forte biodiversité.
  • Le sol a une ration (nourriture pour la vie microbienne).
  • Le sol a une forte porosité (absorbe beaucoup plus d’eau).
  • Le sol a des racines toujours actives

On devrait s’inspirer de ce qui précède pour redonner vie à notre sol. Beaucoup de gens pratiquent différentes techniques comme les engrais verts, les cultures intercalaires, les rotations de cultures, le semis direct, le travail minimum du sol et bien d’autres. Mais pour réussir, il faut garder en tête que c’est l’écosystème du sol qu’on veut ramener à la vie. Opter pour un engrais vert ne sert à rien si on détruit constamment la structure du sol. Un semis direct n’est pas très efficace si on ne couvre pas le sol.
Regardons un à un les trois aspects suivants.

LE SOL

Le sol est la maison de tout l’écosystème sous-terrain, qui a besoin d’air et d’eau. Le sol devrait être composé de 50 à 60 % de vide dont la moitié contient la réserve d’eau. Les sols forestiers ont souvent une porosité de près de 60 % parce qu’ils respectent les aspects énumérés plus haut.
De bons agrégats formés par les exsudats racinaires et les excréments des microorganismes permettent une meilleure porosité du sol. Un sol constamment labouré peut absorber 3 mm/h d’eau de pluie, tandis qu’un sol bien structuré avec luzernière peut en absorber près de 30 mm/h. Les réserves en période de sécheresse sont alors plus élevées. Pour chaque pourcentage additionnel de matière organique, on compte entre 17 000 et 25 000 gallons d’eau par acre de plus dans le sol. Imaginez le sol passer de 3 % à 5 % de matière organique ! Les réserves d’eau y seraient plus élevées de 34 000 à 50 000 gallons par acre. La roche mère est riche en minéraux, mais seule la vie microbienne peut les rendre accessibles aux plantes.

L’INGÉNIERIE DES PLANTES

Les plantes ont plusieurs fonctions au niveau du sol. Elles produisent de l’exsudat racinaire, un liquide ric en carbone (sucre) qui nourrit la vie microbienne, et elles structurent le sol en formant de beaux agrégats (colle). Par leurs racines, elles forment des galeries qui permettent une meilleure pénétration de l’eau et supportent mieux la machinerie agricole. De plus, lorsqu’elles atteignent la maturité, elles forment des tissus riches en carbone qui, une fois au sol, nourriront toute la vie microbienne. Il ne faut pas sous-estimer le volume des racines, qui équivaut au tiers de la plante pour une annuelle et à 60 % d’une vivace.

LA BIOLOGIE DU SOL

Dans un centimètre cube de sol en santé, il y a plus d’êtres vivants que d’humains sur la planète Terre. Dans ce même sol en santé, il y a 12 tonnes de vie microbienne comparativement à 1 tonne dans un sol mort. Toute cette vie microbienne respire l’air qui contient 78 % d’azote et se nourrit de carbone provenant des résidus des plantes et des animaux. Cette azote est remis disponible aux plante sous forme de déchet comme les excréments et les urines. Elle recycle par le fait même plusieurs minéraux nécessaires aux plantes. Un sol riche en vers de terre peut même produire 600 unités d’azote. Dans l’agriculture moderne, on a oublié la vie microbienne qui fait tout pour les plantes.

En lisant ce texte, on comprend bien l’importance de chacun des aspects de l’écosystème du sol. Mais appliquer cela sur le terrain tout en restant productif est un défi considérable. Tout est à faire dans ce nouveau système inspiré de la nature. On doit surmonter plusieurs obstacles comme réchauffer les sols argileux au printemps alors qu’ils sont couverts, contrôler les mauvaises herbes, connaître la ration du sol pour bien nourrir la vie microbienne, comprendre la synergie entre les plantes et bien plus.

Ce que j’aime de ce beau métier, c’est qu’on pense connaître l’agriculture, mais plus on y plonge et plus on se rend compte qu’on a tout à apprendre. C’est exactement ce qui me motive dans mon travail. J’ai un plaisir fou à faire mes propres tests et à transmettre leurs résultats et mes constats à nos clients.
Parce que chez Agri-Marché/Lactech… « Producteur en tête. Rendement à coeur. » !

N’hésitez pas à communiquer avec votre représentant végétal Agri-Marché/Lactech si vous êtes intéressés à en apprendre davantage sur le sujet.

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