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Agri-marché: UNE CULTURE D’INNOVATION

by Nancy Franco-Gendron
3 min.
PORC_Photo auteur_Maude Ethier carrée

MAUDE ETHIER, agr.
Chargée de projets
Recherche et développement
Agri-Marché Inc.

PORC_Photo auteur_Aurelie Moulin carrée

AURÉLIE MOULIN, agr.
Conseillère en nutrition porcine
Agri-Marché Inc.

La filière porcine est en constante évolution. Afin de demeurer performante et compétitive sur le marché, il est essentiel pour l’équipe d’Agri-Marché de rester à l’affût des stratégies novatrices, des nouveaux produits offerts et des avancées en matière de régie pour optimiser le potentiel des animaux produits. C’est pour cette raison que l’équipe de recherche et développement, en collaboration avec les autres départements de la compagnie, travaille sans cesse à la réalisation de projets expérimentaux. La période 2019-2020 aura été marquante, tant au niveau du nombre de projets réalisés que de leur qualité et des avancements qu’ils auront fait.

PORTRAIT DES ANNÉES 2019 ET 2020 EN QUELQUES CHIFFRES POUR LA R&D EN PRODUCTION PORCINE

  • Plus de 11 000 heures de travail investies par le personnel d’Agri-Marché en R&D
  • 70 personnes engagées de près ou de loin pour l’accomplissement des projets de recherche
  • bâtiments d’élevage corporatifs utilisés pour permettre la récolte de données
  • 23 essais expérimentaux menés afin de parfaire les connaissances de l’équipe d’Agri-Marché, de répondre à certains questionnements, d’améliorer l’alimentation et d’optimiser les méthodes de régie

SURVOL DES PROJETS RÉALISÉS EN PRODUCTION PORCINE AU COURS DES DEUX DERNIÈRES ANNÉES

L’équipe d’Agri-Marché s’affaire à travailler tant du côté de la truie que de celui du porcelet et du porc en engraissement. La santé intestinale des porcelets en pouponnière demeure une grande préoccupation en vue de limiter les impacts négatifs du sevrage sur l’animal. Le sevrage est la période la plus critique de la vie d’un porc durant laquelle il doit faire face à une multitude de changements majeurs (séparation de la mère, regroupement avec d’autres congénères, etc.) alors que son système digestif est encore immature. Différentes stratégies alimentaires, l’ajout d’additifs spécifiques ou même diverses méthodes de régie ont été testés tout au long de la période 2019-2020 afin de favoriser le bon développement des porcelets en période post-sevrage et d’atténuer l’incidence des diarrhées chez ces derniers.
En élevage de type sevrage- battage ou en engraissement de type conventionnel, plusieurs éléments doivent être pris en considération afin d’obtenir de meilleures performances zootechniques, un taux de mortalité plus faible, des porcs plus lourds et des caractéristiques de carcasse améliorées. La densité animale, un meilleur accès à l’eau et à la moulée en période de démarrage et différentes stratégies d’expédition sont tous des éléments sur lesquels l’équipe R&D se penche afin de permettre à Agri-Marché d’offrir des produits et conseils de qualité.

Les projets de R&D réalisés à l’interne et en partenariat avec d’autres acteurs de la filière porcine permettent de répondre aux besoins l’entreprise et de sa clientèle, qui sont en constante évolution. Pour s’assurer d’être continuellement au fait des stratégies novatrices, des nouveaux produits et des équipements disponibles sur le marché, il est notamment nécessaire de s’informer sur ce qui est réalisé ailleurs dans le monde. Pour cela, les employés d’Agri-Marché participent régulièrement à divers événements internationaux dont des congrès scientifiques.

SUR QUOI LES CHERCHEURS DU MONDE ENTIER TRAVAILLENT-ILS ?

Au début de mars dernier, juste avant que le monde ralentisse, s’est tenue l’édition 2020 du Midwest Meeting à Omaha, au Nebraska.Organisé par l’American Society of Animal Science, cet événement réunit chaque année plusieurs centaines d’intervenants de la filière porcine. Il s’agit d’une très belle opportunité pour réseauter et prendre connaissance des dernières avancées scientifiques mondiales en nutrition, régie d’élevage, santé, physiologie, bien-être animal, etc. Les centaines de conférences et affiches présentées cette annéenous ont notamment permis d’en apprendre davantage sur les deux principales thématiques de l’édition 2020, soit la nutrition et l’alimentation des truies hyperprolifiques ainsi que l’optimisation du contenu des aliments en protéine et en acides aminés.

Depuis plusieurs années, les compagnies de génétique porcine sélectionnent les animaux sur différents critères dont la vitesse de croissance, l’efficacité alimentaire, le rendement maigre ou la prolificité. Cette sélection a conduit au développement de lignées de truies hyperprolifiques, avec une composition corporelle plus maigre et une capacité
d’ingestion plus limitée alors que leurs besoins nutritionnels ont augmenté du fait de l’accroissement de la taille des portées. En vue de maximiser les performances des truies « modernes », plusieurs équipes de chercheurs ont travaillé à définir leurs besoins nutritionnels et à optimiser la façon de les alimenter. Entre autres, une étude américaine a testé l’effet d’une augmentation du contenu en lysine (premier acide aminé limitant chez le porc) et/ou en énergie dans l’aliment lactation sur les performances de 690 cochettes et de leurs portées. Les résultats de cette étude ont montré que les niveaux de lysine et d’énergie n’ont pas eu d’impact significatif sur le poids des porcelets au sevrage. En revanche, l’augmentation de la densité énergétique a permis de réduire d’environ 15 % la perte de poids des truies durant la lactation et l’augmentation du contenu en lysine a eu pour effet de réduire l’intervalle sevrageoestrus (+10 % de truies exprimant un oestrus moins de 5 jours après le sevrage).

Si l’on se fie à la quantité de projets présentés sur l’optimisation de l’apport en protéine et en acides aminés dans les aliments, il est évident que ces sujets continuent de susciter un grand intérêt. Bien qu’il soit connu que la réduction du taux de protéine brute dans l’aliment puisse être une stratégie efficace pour contrôler les problèmes de diarrhées post-sevrage, de même que pour limiter les coûts d’alimentation et les impacts environnementaux, quel est le niveau minimal en-dessous duquel il ne faut pas se rendre ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre une équipe de chercheurs. Comparativement à un aliment formulé sans acides aminés de synthèse, ces chercheurs ont démontré qu’il serait possible de réduire le niveau de protéine jusqu’à quatre points de pourcentage sans impacter les performances des animaux (en pouponnière comme en engraissement), mais à condition de couvrir leurs besoins en acides aminés essentiels (via les acides aminés de synthèse disponibles sur le marché) et non essentiels. Alors que les besoins en lysine, thréonine, méthionine et tryptophane sont bien connus, plusieurs études ont permis d’en apprendre davantage sur les besoins en leucine, isoleucine et valine. Il a notamment été démontré que les besoins en ces trois acides aminés sont interreliés et que le niveau de l’un conditionne les besoins pour les deux autres. D’autres recherches seront nécessaires pour approfondir nos connaissances sur les interactions entre les acides aminés, mais ces données récentes permettent d’ores et déjà aux nutritionnistes d’orienter différemment la formulation des aliments.

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