RENÉ CIMON, agr.
Directeur de territoire
Semican
HUBERT MARTEL, agr.
Conseiller aux ventes végétales
Agri-Marché inc.
ROSELYNE GOBEIL, agr.
Directrice de territoire
Semican
Les prairies ont verdi et le volume a augmenté, menant invariablement à la première coupe. L’éternel compromis entre le rendement et la valeur nutritive du fourrage amène différentes réflexions. Si on veut optimiser la qualité, la digestibilité et la valeur alimentaire des fourrages, le moment idéal pour la première coupe est lorsque les plants en sont au stade végétatif.
En effet, les jeunes plants contiennent plus de sucre, de protéines et d’énergie. En vieillissant, le ratio feuilles/tiges des plants s’inverse. Les plantes plus matures contiennent plus de lignine étant donné la proportion de leur tige qui prend le dessus sur le volume du feuillage. Et meilleure est la qualité des fourrages, plus on peut économiser sur les concentrés. Un taux de sucre plus élevé prédispose également à une meilleure fermentation. Comme tout n’est jamais tout noir ou tout blanc, faucher plus hâtivement n’optimise pas le plein potentiel de rendement. Les dernières années ayant été moins généreuses en rendement fourrager, plusieurs choisissent d’ailleurs de faucher plus tardivement afin d’augmenter la quantité de la récolte. Si la ration totale manque de fibres, c’est également un bon moyen d’y remédier.
ET LES DEGRÉS-JOURS DANS TOUT ÇA ?
Le site Agrométéo cumule les degrés-jours (DJ) à divers endroits à la grandeur du Québec afin d’aider les producteurs agricoles à déterminer à quel moment les champs devraient être suivis de près. Les degrés-jours sont une estimation de la chaleur accumulée établie selon la différence entre la température la plus chaude et la température la plus froide au-dessus de 5 °C au cours de 24 heures.
https://www.agrometeo.org/index.php/indices/map/cumul_des_degres_jours_base_5/plantes_fourrageres
LÉGUMINEUSES
Afin de maximiser la valeur nutritive, la luzerne et le trèfle devraient être fauchés au stade des boutons (300 DJ). Si au contraire on cherche à maximiser le rendement et la persistance des prairies, on devrait opter pour le stade du début de la floraison (400 DJ). Le lotier, quant à lui, peut être fauché au stade de la mi-floraison.
GRAMINÉES
Il est difficile de généraliser quant au stade approprié pour la fauche des graminées; il vaut mieux prendre ces dernières individuellement en vue d’en arriver à une décision plus éclairée.
Le dactyle et l’alpiste roseau sont les deux graminées qui doivent être fauchées hâtivement afin d’assurer leur qualité. On ne devrait idéalement pas attendre qu’ils aient atteint l’épiaison (250-275 DJ). La fétuque élevée est également une plante dont la qualité diminue rapidement à l’épiaison; son stade de récolte idéal est à la fin de la montaison (300-375 DJ). La fléole des prés, communément appelée mil, peut atteindre le stade du début de l’épiaison (300-325 DJ) sans que sa valeur nutritive soit trop affectée. Finalement, les différents types de brome se mélangent très bien à la luzerne car leur fenêtre de récolte est très large. En plus d’être très appétants à maturité, leur valeur nutritive diminue lentement après l’épiaison (300 à 400 DJ).
MÉLANGES
Comme mentionné précédemment, les graminées épient généralement avant les légumineuses. On devrait donc commencer la fauche par les champs ayant une prédominance en graminées. Sauf en ce qui concerne le dactyle et l’alpiste roseau, le stade de la luzerne et du trèfle sera celui qui guidera la décision pour les champs ayant une prédominance en légumineuses. Et surtout, il faut garder en tête d’allouer au moins une floraison aux légumineuses pour leur permettre de faire les réserves assurant leur survie.
BIENVENUE DANS L’ÉQUIPE
Nous avons le plaisir de souligner l’arrivée de Monsieur Hubert Martel à titre de conseiller aux ventes végétales pour la région Beauce/Bellechasse. Il a amorcé son mandat en avril dernier. Titulaire d’un baccalauréat en agronomie, profil productions végétales. Hubert a travaillé 2 ans comme conseiller en agroenvironnement ainsi qu’à Université Laval comme professionnel de recherche. M. Hubert est une belle ressource pour venir renforcer notre équipe végétale actuelle. Il mettra à profit autant ses connaissances que ses forces de joueur d’équipe, son dynamisme et sa rigueur.